Autorisé à la commercialisation en octobre 2022[1], le biofioul F30 est le combustible qui doit désormais alimenter toutes les chaudières neuves installées.
Le F30, contenant jusqu’à 30% de colza, respecte en effet le plafond d’émissions de GES. Fixé par un décret gouvernemental[2] pour les appareils de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire neufs, ce plafond est de 300 gCO2/kWh PCI.
60 000 m3 de F30 livrés sur les 9 premiers mois de l’année
Après une année de mise en place, le F30 voit désormais ses ventes décoller. Ainsi, les volumes livrés pour l’année en cours s’établissent à 60 000 m3 (à fin septembre). Un chiffre à comparer aux 8 000 m3 qui avaient étés livrés en 2023[3].
Cette forte croissance s’explique par la hausse des ventes de chaudières (+17%)[4] d’une part et les adaptations volontaires des consommateurs d’autre part. En effet, une chaudière fioul traditionnelle peut fonctionner au biofioul moyennant des modifications techniques simples. Dans la plupart des cas, le changement du brûleur suffira.
Changez d’énergie sans tout changer
Passer au biofioul permet au consommateur de conserver un mode de chauffage qu’il apprécie tout en optant pour une énergie plus vertueuse. Un sondage, réalisé par Audirep pour FF3C en juin 2024, montre qu’un tiers des utilisateurs de fioul domestique pour le chauffage sont prêts à adapter dès maintenant leurs chaudières pour les rendre biocompatibles et pouvoir utiliser du biofioul F30.
Dans cette même enquête, on peut noter que la majorité des consommateurs qui connaissent le biofioul se déclare prête à investir dans des matériels « F100 Ready ». Ces matériels seront capables d’utiliser des produits incorporant une part de plus en plus importante de biocombustible, jusqu’au bioliquide de chauffage 100% renouvelable, dit F100.
La biocompatibilité F100 des matériels en tests
Or, justement, des essais sont en cours au CETIAT (Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques) pour vérifier que les matériels, actuellement estampillés F30, pourront utiliser bientôt du F55 et, in fine, du F100. Pour le moment, les quatre chaudières testées en laboratoire se sont révélées « F100 Ready », sans problème technique.
Reste à valider l’utilisation de F100 in situ. À cette fin, huit chaudières installées en maisons individuelles, fonctionneront avec un bioliquide de chauffage 100% renouvelable pendant la saison de chauffe 2024-2025. Le résultat complet des essais sera disponible d’ici la fin du 1er semestre 2025.
Mais d’ores et déjà, on peut envisager que les chaudières se révèlent biocompatibles à des grades intégrant une plus grande part de renouvelable. Ainsi, les chaudières, fonctionnant aujourd’hui avec du F30, devraient pouvoir utiliser sans problème un F55, biocombustible majoritairement renouvelable dont l’arrivée sur le marché est prévue d’ici 2026.
[1] Par arrêté ministériel publié au Journal Officiel le 2 octobre 2022.
[2] Décret n°2022-8 du 5 janvier 2022
[3] Source Comité Professionnel Du Pétrole (CPDP)
[4] Source Uniclima
